Qui dit trail dit dénivelé, oui, mais savez-vous vraiment ce que c’est ? C’est une notion clé en trail, qui peut faire peur avant de s’inscrire à une course si on ne sait pas de quoi on parle. Alors voici quelques explications pour s’y retrouver entre les différents termes.

Définition du dénivelé

Le dénivelé correspond tout simplement à la différence d’altitude entre 2 coordonnées géographiques. Si je pars d’un point A situé à 200m d’altitude et que j’arrive au point B à 600m d’altitude, alors le dénivelé que j’ai parcouru est de 600-200=400m. Plutôt simple, non ? Mais que se passe-t-il quand le parcours fait des montagnes russes ?

Dénivelé global versus dénivelé cumulé

Sur l’image ci-dessus, on voit que pour aller du point A au point E, le dénivelé est de -100m puisque l’on part à 300m est qu’on arrive au point E à 200m d’altitude. Le dénivelé global est donc de -100m. Parcours facile alors ? Non, pas du tout, on se rend bien compte que le dénivelé global ne reflète pas la difficulté du parcours puisque l’on n’a pas pris en compte le dénivelé intermédiaire, à savoir les 2 tronçons AB et CD de montée et les 2 tronçons de descente BC et DE. Ainsi, le dénivelé d’un parcours en boucle sera toujours nul puisque les points de départ et d’arrivée sont identiques 😉

Pour rendre compte de la difficulté du parcours, il est plus intéressant de faire la somme des dénivelés positifs, on parle alors de dénivelé positif cumulé. Dans notre cas, le dénivelé positif cumulé est égal à la somme du dénivelé du tronçon AB et du dénivelé du tronçon CD : (700-300) + (600-400) = 600m. On peut aussi calculer le dénivelé négatif cumulé, qui est la somme des dénivelés négatifs. Ici, le dénivelé négatif est de (700-400) + (600-200) = 700m. Le dénivelé global se retrouve en faisant la différence entre les dénivelés cumulés positif et négatifs : dénivelé global = dénivelé cumulé positif – dénivelé cumulé négatif. Ici 600-700 = -100m, on retrouve bien le dénivelé entre les points A et E.

Le dénivelé en trail

Sur les sites internet des trails, on trouve généralement 2 informations : la longueur et le dénivelé positif cumulé de la course. Il ne faut donc pas penser que le dénivelé annoncé correspond à une seule montée, c’est rarement le cas. Ce dénivelé est égal à la somme de toutes les montées du parcours, aussi petites soient elles. La difficulté est en générale moins importante lorsque le dénivelé positif est réparti sur l’ensemble du parcours que lorsqu’il est concentré en une seule montée. En effet, les parcours vallonnés permettent de récupérer dans les descentes et l’accumulation de fatigue est réduite lorsque la montée ne dure pas. C’est pourquoi il est très important pour choisir une course de ne pas se fier seulement au dénivelé positif cumulé mais de regarder le parcours en détail pour voir comment le dénivelé est réparti tout au long du parcours. Vous pourriez être (agréablement !) surpris du dénivelé cumulé que vous êtes capables d’avaler 😉

Dénivelé et pente : quelle relation ?

définitions du dénivelé, de la pente et de la déclivité.

Il y a un autre paramètre à prendre en compte lorsque l’on considère le dénivelé d’un parcours : c’est la pente de la montée (et de la descente !). En effet, plus la pente est faible, plus la distance à parcourir pour effectuer un même dénivelé sera importante. La pente est égale au dénivelé divisé par la distance horizontale. Dans notre exemple, la pente de la montée AB est donc égale à OB/AO = 400/3000 = 0,133 soit 13,3%. C’est cette donnée que l’on retrouve sur les panneaux sur les routes.

La pente correspond au dénivelé du terrain pour une distance horizontale de 100m. Dans le cas du tronçon AB, on s’élève en moyenne de 13m pour 100m parcouru à l’horizontal. Attention, ces 100m ne correspondent pas à la distance parcourue sur le terrain ! Pythagore (vous vous souvenez ?) nous dit que la distance parcourue AB = racine(AOxAO + OBxOB) = racine(3000×3000 + 400×400) = 3026m.

Il est donc possible d’avoir une pente supérieure à 100% : si on s’élève de 150m pour 100m parcouru à l’horizontal, alors la pente est de 150% ! La notion de pente est donc différente de l’angle formé par le sentier AB avec l’horizontal. Le sinus de l’angle OAB correspond à la déclivité (alors que la pente correspond à la tangente…). On a ici déclivité = sin(OAB) = OB/AB = 400/3015 = 0,132 soit 13,2%. La déclivité et la pente sont très proches pour des petits angles. D’ailleurs, l’angle OAB se retrouve facilement à partir de l’un ou de l’autre, il suffit de prendre la fonction inverse (arcsin ou arctan) : l’angle OAB vaut ici 7,6 degrés. Les valeurs de pente et de déclivité sont donc plus grandes que l’angle lui-même. Les trois notions sont liées puisque le cosinus de l’angle est égal au rapport de la déclivité sur la pente (je vous l’accorde, c’est du détail :)).

graphique de comparaison entre l'angle réel, la pente et la déclivité.

J’ai représenté sur le graphique ci-dessus les valeurs de la déclivité et de la pente en fonction de l’angle OAB. Pour des angles faibles, les valeurs de pente et de déclivité sont très proches. À mesure que l’angle augmente, la différence est de plus en plus grande, la pente devenant plus importante que la déclivité. Dans tous les cas, les valeurs de pente et de déclivité sont supérieures à la valeur de l’angle correspondant. Une pente de 100% correspond en fait à un angle de 45 degrés et à une déclivité de 70%.

Comment calculer le dénivelé en pratique ?

En pratique, pour calculer la longueur et les dénivelés (global et cumulés) de vos parcours, je vous invite à découvrir Openrunner (c’est gratuit !) que je présente en vidéo ici. C’est un outil en ligne bien pratique. D’ailleurs, beaucoup de courses officielles proposent leur parcours sous Openrunner, pour que les coureurs voient ce qui les attend 😉

Voilà, j’espère avoir été clair dans mes explications. Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à poser des questions dans les commentaires en bas de la page 😉